Portrait de Femme # 2

Elisabeth d’Autriche, Reine de France

Parmi les oeuvres attribuées au peintre François Clouet, le portrait d'Elisabeth d'Autriche (vers 1570) se distingue par sa qualité.

Les bijoux ornant l'habit de la Reine, la coiffure et le rendu des étoffes sont peints d'une manière délicate... En effet, ce tableau frappe surtout par sa délicatesse et son souci du détail grâce au talent du peintre.

Cette Reine de France semble étrangement vivante et réelle, son visage empreint d'une douce beauté est mis en valeur par son regard qui va tout droit vers le curieux qui s'arrête devant son portrait.

Or c'est cela qui m'a passionnée : Elisabeth d'Autriche semblait être une femme à la personnalité brillante et élégante. La vivacité de son regard semblait indiquer une femme intelligente et consciente de son rang...

Et pourtant... Elisabeth d’Autriche fut l'une des Reines les plus discrètes de l'Histoire de France. Elle ne régna que trois années aux côtés de son époux, Charles IX. N'enfantant qu'une fille qui mourut en bas âge, cette Reine ne laissa pas de descendance sur le trône des Lys...

Après la mort de Charles IX, en 1574, son père voulut la remarier à  Philippe II, Roi d’Espagne, elle rétorqua que « les Reines de France ne se remariaient point. » Elle retourna en Autriche où elle créa un couvent pour les Clarisses et y mourut à trente-huit ans.

Ses contemporains ont retenu d’elle le souvenir d’une Reine qui était douce, bonne et vertueuse.

Elle ne laissa pour l’Histoire que ce beau portrait, celui d'une Reine... Une Reine peut-être intelligente mais que la discrétion et l'éducation ont sûrement étouffé toute indépendance d'âme.
L'élégance et la recherche de sa tenue, de ses bijoux et de sa coiffure tiennent surtout de son métier royal qui faisait des Reines des modèles de mode et d'élégance dans une Cour de Princes et de Nobles.

Quant à son refus de se remarier, cela indique qu'Elisabeth d'Autriche avait conscience qu'une Reine de France ne pouvait pas se "rabaisser" après un aussi prestigieux titre... On devine bien "l'orgueil" et la conscience du devoir royal que le Royaume de France évoquait quand on s'asseyait sur son trône et combien le poids de ce métier de Reine devait être lourd car très exigeant !